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ORTHOPHONISTE LE JOUR, ECRIVAIN LA NUIT.
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27 décembre 2012

Il paraîtrait...

- que l’on compare ou oppose parfois la force des mots sur celle des images. On trouve des partisans dans chaque camp et quelques âmes modérées qui affirment que les deux choses sont incomparables et donc non opposables. Evoquons les exploits sportifs 2012 et parlons-en. En janvier, l'Américain Nik Wallenda traversa la frontière américano-canadienne 60 mètres au-dessus des chutes du Niagara. Vous y voyez-vous ? Entendez-vous le vacarme de l’eau qui gronde et qui souhaite vous dévorer, sentez-vous le vertige, avez-vous au creux du ventre cette boule si révélatrice de la peur qui vous transit ou vous permet de vous dépasser ? Avez-vous une envie irrépressible de siffler pour marquer votre admiration ? Savez-vous au moins siffler ? Sifflez-vous juste ? Est-ce audible, écoutable ? Tout au contraire, le fait que Nik ait marché sur un fil tendu ne vous émeut-il pas plus que les victoires des footballeuses lyonnaises en coupe et championnat de France mais également en Ligue des champions et aussi qu’elles soient devenues championnes du monde des clubs ? L’homme funambule, seul, au milieu du monde, reliant deux pays amis est-il plus un symbole que ces femmes qui réalisèrent un exploit dans leur sport que les hommes français n’ont jamais accompli ? Mots ou images, seuls en sont juges les yeux qui les parcourent, c’est la seule vérité.

- qu’écrits ou vus, les exploits sont relatifs, car tout l’est, comme tout laid est fils de subjectivité, et tout lait est fils de mamelles sauf s’il est de coco, le fruit et non pas Corinne ou Coralie, ou qu’il provient d’ailleurs. En juillet, Bradley Wiggins remporta, à 32 ans, son premier Tour de France et le 1er août, à Londres, il devint aussi champion olympique du contre-la-montre. Si je dois donner un avis, je dois en donner plusieurs, relayant à mon tour les suspicions de dopage ou de favoritisme britannique lors des Jeux, ou louant la performance du trentenaire et sa reconversion réussie, ou encore évoquant une certaine partie de l’anatomie masculine qui pourrait remuer sans déranger l’autre pour traduire l’absence d’intérêt portée par certains par le sport en général et par d’autres pour le cyclisme en particulier. Lors de la cérémonie d'ouverture de ces mêmes Jeux olympiques de Londres, un figurant grimé en reine Elisabeth sauta au-dessus du stade olympique. Quelle belle sensation ce doit être que de surplomber un tel stade un tel jour, non ! Et quel beau pied-de-nez ! Préfère-je le sourire associé au saut du non sot que la grimace de l’assis sur selle appuyant sur des pédales pour grimper un col alpin ? La réponse est suffisamment sous-entendue pour que je ne la souligne pas plus. Mais, mots ou images, seuls en sont juges les yeux qui les parcourent, c’est la seule vérité.

- que je connais des émus plus émus par un livre que par un film, surtout si le second est l’adaptation du premier. Je connais des émus autant émus par une lettre d’enfant que par un mot d’enfant. L’idée résiderait sans doute à ne pas classer les exploits ni les émotions, comme il est complexe de le faire pour les indignations ou les déceptions. Le thème du jour sent la sueur et les larmes, le muscle surentraîné, les heures sur les pistes ou dans les bassins, les cloques et les entorses, et les douches multiples. Lorsque Camille Muffat remporta la médaille d'or lors du 400 m nage libre aux JO, explosa-t-elle intérieurement de sa joie, ou calcula-t-elle rapidement les longueurs de piscine effectuées depuis qu’elle était gamine, ou se demanda-t-elle encore si nous nous posons question sur ce qu’elle peut bien penser quand elle nage des heures et des heures avec pour seuls points de repères ou de repos les bords d’un rectangle bétonné remplie d’une eau plus ou moins chlorée ? Lorsque le Kenyan Ezekiel Kemboi, médaille d'or du 3 000 m steeple, sauta dans les bras du Français Mahiedine Mekhissi, médaille d'argent, lors des JO, le symbole vint-il de l’image ou des mots non nécessaires ou des pages qu’on pourrait remplir pour le louer longuement ? Lorsque l’Autrichien Felix Baumgartner, lâché à plus de 39 000 mètres au-dessus du Nouveau-Mexique, devint le premier homme à franchir le mur du son en chute libre, vous répétâtes-vous que jamais, oh non au grand jamais, on vous ferait sauter d’un avion en marche et en l’air et suffisamment haut pour que vous ayez besoin de la toile tellement ralentisseuse ou ralentissante que ces deux mots n’existent pas ? Mots ou images, seuls en sont juges les yeux qui les parcourent, c’est la seule vérité.

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