Il paraîtrait...

- que l'effet du témoin est un phénomène psycho-social qui démontre que plus il y a de personnes assistant à une situation d'urgence, plus les chances que l'un d'eux intervienne sont faibles. Peut-on en parler à propos des résultats des Régionales et espérer que cet effet ne se produise pas ? Non. Mais on peut espérer tout de même. Le phénomène psychologique est aussi appelé diffusion de responsabilité. Chacun des témoins assistant à une situation d’urgence, généralement dramatique, se dit ceci : nous sommes tellement nombreux qu'il y a sans doute déjà quelqu'un qui va intervenir. Puisque chacun tient le même raisonnement, personne ne bouge. Vous le saviez ? Vous saviez que, lors d’un accident ou d’une agression, il est fort probable que l'ensemble des autres témoins autour de vous est en train de tenir le raisonnement précédemment décrit et qu’il faut donc agir ? Vous auriez pu le dire avant, et en faire part, ainsi, nous l’aurions su plus tôt.

- que le flow, appelé aussi expérience optimale, est un état mental temporaire défini comme l'état parfait de concentration. Il a été décrit par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, qui rapporterait par ailleurs un sacré bonus à un scrabble noms propres. Il a identifié six composantes du flow. Une concentration intense et focalisée sur le moment présent. Un, deux, six, saucisse. Une fusion de l'action et de la conscience. Fraise des boas. Une perte de la conscience de soi réflexive. Un et un font hein-hein. Un sentiment de contrôle personnel sur la situation ou l'activité. Roue de secours à pédales. Une distorsion de l'expérience temporelle. Nananinanana. Et une expérience de l'activité comme intrinsèquement gratifiante, appelée expérience autotélique. Si, imperturbables, vous avez tout compris, tout suivi, relié le tout à une sensation passée, assurément, vous avez déjà vécu le flow. Vous auriez pu le dire avant, et en faire part, ainsi, nous l’aurions su plus tôt.

- que le bullshiteur, qui se répand généralement sur les réseaux sociaux, est quelqu’un qui se fout de dire quoi que ce soit de vrai ou de faux, qui se moque de dire des choses vraies, justifiées, confirmées, ou informées, qui se moque du fait que ce qu’il dit de la science, de la philosophie ou des œuvres de l’esprit soit correct ou pas. Son seul objectif est d’en dire quelque chose, et si possible quelque chose qui soit nouveau, intéressant, curieux, bref, comme son nom l’indique, de sortir une foutaise, une connerie, mais neuve. L’essence de la foutaise est simplement, mais de manière si simple, un manque de connexion avec un souci pour la vérité. Mais ça peut devenir un art. Les politiques, en conscience, s’arrangent avec la vérité, des chiffres, des statistiques, des sondages. Mais comment appeler un bullshiteur qui, par inadvertance, s’approcherait de la vérité en bredouillant son dessein ? Un scientifinfus ? Si vous le saviez, pourquoi vous être tu ? Vous auriez pu le dire avant, et en faire part, ainsi, nous l’aurions su plus tôt.