Il paraîtrait...

- que de temps en temps, une folle lubie peut nous amener subitement à ouvrir un moteur de recherche et essayer de savoir quelle est la priorité du gouvernement du moment. Puisque le président, lui président, préside, on tape frénétiquement, avec l'excitation de l'enfant qui décortique le papier de son carambar pour en déguster le succulent goût et la non moins succulente blague, "Hollande priorité". Et donc, quelle est-elle, selon Google ? La priorité pour 2015, c'est l'emploi. Ah non, pardon, mal lu, c'est la guerre au terrorisme. Euh, non, c'est l'écologie. Au temps pour moi, c'est l'école. Oups, non, c'est la jeunesse. Pas du tout, c'est l'Afrique. Ah bah non, l'Afrique est une priorité stratégique. Finalement, la priorité, c'est la baisse des déficits, non, la relance, non, le bâtiment, non, les logements sociaux. Manquant de courage pour passer à la page 2, épuisé, las, doit-on chercher sur ledit moteur la définition de priorité, ou se risquer à l’interroger sur la priorité des priorités ? Lorsqu’on pense ce que je pense, on peut choisir le haussement d'épaules, le ricanement nerveux, le shoot dans le vide, un bon vieux grrrrrr, ou un sourire.

- que les élections départementales ont remplacé les élections cantonales et ont désigné les membres du conseil départemental, qui remplace l’ex-conseil général, dans le cadre du canton, les conseillers généraux élus en 2008 et en 2011 étant ainsi tous remplacés par des conseillers départementaux. Ça en fait des remplacements ! Mais, bon, tout ça, vous le saviez. Et, pour résumer, en 2008, la gauche avait gagné, là, elle a perdu. Ou, pour résumer, mais, différemment, en 2008, la droite avait perdu, et là, elle a gagné. Et, chaque fois, le gouvernement était d’une autre couleur, jugé incapable par les français. Je résume, hein. Et, après la défaite, le chef du gouvernement, en 2008 comme maintenant, s’est exprimé. On va redoubler d’efforts, scandent-ils, à chaque fois, après chaque défaite, chaque fessée électorale, chaque remaniement, chaque couac. A force de redoubler, on va les prendre pour des cancres. A moins qu’ils n’aient déjà tellement redoublé qu’on le suppute fort, qu'on l'affirme haut ? Lorsqu’on pense ce que je pense, on peut choisir le haussement d'épaules, le ricanement nerveux, un bon vieux grrrrrr, un sourire, ou le shoot dans le vide.

- que, lors de l'examen d'une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution, le Sénat a supprimé la pénalisation des clients et rétabli le délit de racolage. Le texte initial prévoyait d'abroger le délit de racolage et d'instaurer en contrepartie la pénalisation des clients. L’inverse, donc. La question est donc, qui pénaliser ? C’est bien leurs questionnements ? S’il faut vraiment pénaliser, il faut protéger les plus faibles, des milliers de femmes, mais aussi d'hommes, mineurs et majeurs, pour beaucoup maintenus sous la coupe des réseaux mafieux. Ce qui peut sembler dommage, aussi, notons-le au passage, est de toujours vouloir pénaliser plutôt qu’éduquer, informer, ou venir en aide, et, en l’occurrence, ici, s’interroger sur ce qui a amené les deux acteurs du fait de prostitution à se croiser dans cette vie-là. Le texte reviendra à l'Assemblée nationale. En cas de désaccord entre les deux chambres, les députés auront le dernier mot. S’il n’est question que de bataille sur le choix du « pénalisable », le débat est foutu d’avance. Lorsqu’on pense ce que je pense, on peut choisir le haussement d'épaules, le ricanement nerveux, le shoot dans le vide, un sourire, ou un bon vieux grrrrrr.