Il paraîtrait...

- que bientôt, on pourra payer notre caddie et son contenu plus cher, avec le sourire, volontairement, avec joie et bonhommie. Il ne s’agit pas de lobotomisations systématiques des cerveaux prévues par le gouvernement, du moins je ne crois pas que cette idée soit dans les cartons, mais il s’agit d’un vrai beau projet. Une l’entreprise sociale, MicroDon, veut promouvoir l’arrondi. Non pas obligatoire pour celles et ceux qui veulent garder le ventre plat, ni pour celles et ceux qui aiment que les choses soient carrées, mais à la caisse, aux caisses. Cette pratique consistera à monter le prix de nos courses à l’euro supérieur, avec notre accord, la différence étant intégralement reversée à une association caritative. Le dispositif a été lancé officiellement mercredi, dans une supérette du IIe arrondissement de Paris. Qu’il s’étende, puisqu’il se fera sur la base du bon vouloir du bel acheteur ou de belle cliente. N’ayons pas peur du ciel sans nuage qui s’ennuage, attendons ou faisons en sorte que le ciel sans soleil s’ensoleille.

- que la France aurait dû percevoir en 2011 environ 32 milliards d’euros de plus au titre de la taxe sur la valeur ajoutée, vous savez, la TVA qui monte et qui descend, comme la petite bête. Qui n’a pas payé ? Levez le doigt et joignez un RIB, merci. Selon un rapport commandé par la Commission européenne, le manque à gagner représenterait environ un cinquième des recettes totales générées par cette taxe. Mazette. Mais comment ce trou s’est-il creusé, vous demanderez-vous ? Il s’explique par la fraude, en partie, mais aussi par des impayés dus à la crise économique, par des erreurs statistiques ou par des systèmes d’optimisation fiscale. Lequel de ces quatre phénomènes est le plus responsable ouh le vilain pas beau ? Lisez le rapport, puis rédigez, en vous appliquant, avec une marge et en sautant des lignes, comment éradiquer radicalement le souci bien loin des trois francs six sous, souci pas à six sous. N’ayons pas peur du ciel sans nuage qui s’ennuage, attendons ou faisons en sorte que le ciel sans soleil s’ensoleille.

- que le Sénat a refusé par une claire majorité de mettre fin au cumul des mandats. Un pied, une balle, une arme, des vieux messieurs blancs en léger surpoids voire pire, qui ont passé leur vie à se faire élire, à se faire réélire, imaginez-vous un instant un de ceux-là se tirer une balle dans son petit peton rond ? Le ventre empêche-t-il de viser correctement entre talons et orteils ? L’arthrose peut-être ? Ils défendent pied à pied leur bout de gras, voilà la phrase exacte contextuelle et circonstancielle. C’est moche, c’est égoïste, partisan, antisocial, antidémocratique, ça pue, c’est nauséabond, c’est même exécrable, mais imaginer que des jeunes, des femmes, des minorités, des profils socioprofessionnels autres que les politiciens sortis du cénacle viennent prendre leursssss jobsssss, ils n’ont pas pu, ils ont dit non. N’ayons pas peur du ciel sans nuage qui s’ennuage, attendons ou faisons en sorte que le ciel sans soleil s’ensoleille.