Il paraîtrait...

- qu’on peut se demander quel est son premier mets, en particulier quand on n’a rien à se dire lors d’un dîner, et surtout si on est plus de neuf autour de la table, pour un dix nez donc, et qu’il faudra trouver un sujet de conversation pour alimenter les convives. Quel est son premier mets de choix, son premier choix de mets, son choix de premier mets ? Une idée de chocolat muguet, je veux dire une idée de chocolat m’effleure. Et quel est le premier mets du monde ? Qui de l’œuf ou de la poule a croqué la pomme en premier ? C’est le bon jour pour se poser la question. Car c’est toujours le bon jour pour se poser des questions.

- qu’on peut se demander quel fût le premier mais, ou qui le prononça. Adam ou Eve ? Eve ou Adam ? Mais n’écoute-t-on donc pas ce serpent qui siffle sur nos têtes, lança-t-il ? Doit-on écouter les serpents teints ou les lancer ? Lucy, la première femme, ou une des premières, enfin une des premières retrouvées, lança-t-elle un premier mais ? S’opposa-t-elle ? Mais alors à qui ? Bien mal à qui ne profite jamais, si je puis dire, alors si elle rétorqua d’un mais à un quelconque interlocuteur, le fit-elle à bon escient ? Ce serait dommage d’appendre que ce premier mais fût gâché ! C’est le bon jour pour se poser la question. Car c’est toujours le bon jour pour se poser des questions.

- qu’on peut se demander quel est le premier mes, ou son propre premier mes. Dans ce monde égoïste où pour beaucoup leurs, les, mes problèmes passent avant les tiens, quel est le premier mes ? Mes amours, mes amis, mes emmerdes ? Mes émotions, mes plaisirs, mes bonheurs, mes ambitions, mes heures à venir, mes heurts à venir, mes beurres à tenir même s’il fait très chaud ? Mes voisins, mes voisines, ceux qui m’avoisinent ? Mes comptes, mes finances, mes contes, mes impayés, mes ressources, mes sources, mes bourses ? Mes désirs, mes espoirs, mes avenirs à construire ? C’est le bon jour pour se poser la question. Car c’est toujours le bon jour pour se poser des questions.