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ORTHOPHONISTE LE JOUR, ECRIVAIN LA NUIT.
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23 décembre 2012

Il paraîtrait...

- que le bout en plastique d'un lacet s'appelle un aglet. C'est un mot anglais qui n'a pas d'équivalent en français. Et pourtant, nous sommes officiellement en hiver depuis avant-hier. Le rapport ne vous semble peut-être pas direct mais s’il n’y a pas de saison pour casser ses lacets, l’hiver semble tout de même la moins propice pour ce vilain hasard fortuit. Sans aglet et avec l’onglée, contraint de poser un genou sur un sol enneigé, ou détrempé, ou verglacé, pour repositionner ses lacets, l’homme standard sera proche de la transformation hulkienne, énervement garanti, coprolalie réactive, grognements et éventuelle bave rageuse associés. Je parle ici d’homme standard puisque le président de notre France a vampirisé le mot normal depuis quelques mois, comme Thierry Lhermitte et ses comparses avaient transformé le mot gentil en con dans la pièce Le Père Noël est une ordure. Alors que l’été, non seulement on pourrait plus aisément se passer de lacet, mais aussi se permettre d’enlever la chaussure sans risquer les engelures aux orteils ou aux doigts de main, d’autant qu’il arrive à plus d’un de mettre des tongs sur lesquelles les plus menteurs d’entre nous auront du mal à affirmer qu’ils ont vu des lacets. Il n’empêche, je ne peux me retenir de pester contre cette absence de mot idoine pour le bout de la corde à souliers, notre belle langue française étant si riche, et contre cet emprunt à nos amis anglais capables de mettre des sandales sans lacets mais avec chaussettes. Académiciens, que faites-vous au sortir de la sieste d’après restaurant gastronomique ? C’est dit. Mais. Allez. Stop. Soyons sérieux une seconde. Oublions ce qui précède. N’usons l’énergie à être énervé que pour rire. Mobilisons toutes nos forces pour le bonheur.

- qu’en Espagne, les magasins Auchan sont appelés Alcampo, qui se traduit littéralement par Au champ. Vous croyez vraiment que ce genre de découverte inattendue survenant juste après une fausse colère dans le paragraphe précédent et montrant l’imbécillité de certains pourrait calmer ma fallacieuse exaspération surjouée ? Que nenni. D’une part car il est tout à fait abject d’utiliser l’infériorité supposée d’autrui pour se croire supérieur, puisqu’un fait ne vaut pas théorème, et d’autre part parce que l’agacement antérieur était captieux, donc feint, si bien que rien ne pourrait l’apaiser, surtout, semble-t-il, qu’il paraisse que je suis parti dans ce mode-là aujourd’hui et que je ne ferai pas demi-tour au risque de renier mon billet, ce que je ne ferai pas non plus, en tout cas, à mon avis digital, pas avant deux ou trois phrases au moins, étant donné, itou, que le mot champ m’irrite. Je n’ai rien contre les agriculteurs, l’amour est partout, et également dans le pré, mais une étendue boueuse sous un ciel gris d’hiver à la nuit tombante autour de 16h45 et à la terre retournée pouvant causer entorses à celui qui oserait la fouler ne m’émeut pas plus quand elle est fleurie d’épis de blé sous un soleil de plomb et à la terre sèche aux crevasses arides pouvant causer tout aussi bien entorses à celui qui oserait y gambader à la recherche d’âme qui vive ou d’eau, vive également. Le fait que j’aime la paella ne compensera rien. C’est dit. Mais. Allez. Stop. Soyons sérieux une seconde. Oublions ce qui précède. N’usons l’énergie à être énervé que pour rire. Mobilisons toutes nos forces pour le bonheur.

- que, pendant la cour amoureuse, les poissons Gouramis, originaires de l'Asie du Sud-Est, s'embrassent sur la bouche. La durée du baiser peut aller jusqu'à 25 minutes. Sous l’eau, belle performance, pourrait-on dire. Vingt-cinq minutes, que c’est mignon, pourrait-on murmurer sottement. Tu parles ! Ce sont des poissons. Gluants, à n’en pas douter. Je ne vois donc pas en quoi le fait de s’embrasser sous l’eau devient une performance. Qu’ils fassent ça sur la rive et je les applaudis des deux mains, dès demain. Et puis, un baiser, franchement. Les scientifiques nous ont encore pondu une interprétation en personnifiant les bestioles qui s’échangent peut-être des sécrétions indispensables à l’ovulation ou qui s’accrochent tout simplement l’un à l’autre pour ne pas être emportés par le courant, monsieur Gouramis ayant peur de perdre la dame Gouramis qu’il a ferré. Et encore, serait-il nécessaire que je précise qu’il en va des rivières et des poissons comme des champs ou des bateaux à voile, leur éloignement me convient très bien, surtout si j’imagine une rivière longeant un champ sur laquelle voguerait un voilier en perdition à la tombée d’une nuit hivernale à la pluie glaçante et pénétrante. C’est dit. Mais. Allez. Stop. Soyons sérieux une seconde. Oublions ce qui précède. N’usons l’énergie à être énervé que pour rire. Mobilisons toutes nos forces pour le bonheur.

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