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ORTHOPHONISTE LE JOUR, ECRIVAIN LA NUIT.
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15 juillet 2011

Journal d'un libraire 2008

Comme la semaine commence avec Thierry Magnier, pourquoi ne pas continuer avec la petite poche, fameuse et excellente collection chez le même éditeur, alors tout de suite, deux titres et un auteur. L'auteur, Eric Guillotte. L'un de ses jeunes héros, Alex. Et si Alex le gentil s'énervait, 708806804.gifavait la parole.. Il a de bonnes raisons, et ça tombe bien parce qu'il en a marre ou assez comme on veut. Il n'y a pas que la séparation de ses parents mais bien d'autres choses, ce que le quotidien charrie même quand on est petit. Mais est-ce de la colère ou de la tristesse ? Exprime-t-on ces deux choses de la même manière ? "Pas grave", ça c'est bien une réponse de père pendant que la mère, elle, rigole avec sa copine. Mais la solution est peut-être là dans ce flot sans fin dont il est "victime" : "HOROSCOPE" ! Remplacer "être cher" par amoureuse et "travail" par école mais tout y est. Savoir avant, ça doit permettre de savoir quoi dire et quoi faire avant. Il faut donc se lever le matin et être le premier à le lire même si "j'ai l'impression de peser 567 kg avec des paupières de 72 kg chacune". Adapter son emploi du temps, et y croire très fort. Tout est question d'interprétation. Une semaine pour le comprendre et pour se dire: en a-t-on vraiment besoin !? C'etait son premier petit poche, "Horoscope attitude". Le suivant avec un peu moins d'humour est complétement fascinant : "Je ne dors jamais". Après une petite introduction assez amusante sur la fonction et la vie d'un secret, on avance de plein pied dans ce court, très court récit; et la taille rend l'objet 1461629565.gifd'autant plus fascinant. "Je ne dors jamais. Je n'ai jamais dormi." La chambre à coucher serait juste une pièce pour attendre le lendemain. L'insomnie si c'est bien le cas permet un voyage dans un monde à la limite du fantastique où la réalité métamorphosée est habillée d'autres faits. Observer un mystérieux papa ronfleur. D'où ça vient ? D'où ça sort ? Bailler, rêver, ne semble pas dans ses habitudes, et même sa maman l'ignore. On peut tout compter, tout ranger, tout apprendre et même parler avec les morts. Un pouvoir ? Une illusion ? Le texte garde son mystère, et peut-être l'écrivain nous renvoit-il un pan de sa double vie, orthophoniste le jour, écrivain la nuit...

 

Journal d'un libraire

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